top of page

Hyperactivité: avez-vous demandé à votre enfant pourquoi il bouge tout le temps?


Mon fils avait cinq ans lorsque nous sommes arrivé à Rimouski (nous habitons maintenant Sherbrooke). Nous nous sommes inscrits au groupe de soutien local pour les familles qui font les apprentissages en famille. Durant deux ans, les autres mamans ont pu constater que mon fils de cinq ans bougeait beaucoup...Mais beaucoup! Contrairement à son grand frère de sept ans et aux autres enfants! Je l'avais remarqué aussi! Cet-enfant là avait appris à courir avant de marcher! - Il tombait du lit durant son sommeil, parfois enroulé et coincé dans ses couvertures; - c'est l'enfant qui nous a donné le plus de coups de pied et de claques en dormant dans notre lit;


- il tombait systématiquement de sa chaise aux repas;


- il grimpait aux murs en s'appuyant contre le cadre de porte ou contre les deux murs du couloir;


- il ne marchait jamais pour aller à quelque part; il courait; - il fonçait dans les murs, s'accrochait dans les cadres de porte quand il changeait de pièce;


- il échappait tous les objets qu'il prenait dans ses mains;


- il se sauvait avec de la nourriture dans les mains et essayait de manger en courant; - son jeu préféré était de faire des courses en faisant rouler une voiture de plastique (celle pour apprendre à marcher avec une poignée à l'arrière) et finir la course en fonçant dans un mur (ou un meuble ou un tas de jouets); Puis, un jour, je l'observais et une idée m'est venue. Il avait sept ans. Je me suis tournée vers lui et je lui ai demandé; «Pourquoi tu as besoin de bouger tout le temps?» Sa réponse; «Parce que si j'arrête de bouger je meurs!» WHAT? Il est reparti en courant, laissant derrière lui une maman choquée. Choquée parce que je me suis tout à coup souvenu de la période où il était dans mon ventre. Durant toute ma grossesse, je ne le sentais presque jamais bouger (comparé à ma première grossesse où j'avais l'impression d'avoir un joueur de football dans mon ventre)! J'étais terrorisée à l'idée qu'il meurt in vitro (parce que je lisais tous les documents d'infos sur la grossesse et que je n'avais pas l'impression qu'il bougeait autant que ce que disaient ces fichus fiches d'auto-évaluation) et je passais de longues minutes chaque jour (et chaque nuit) à m'allonger dans le silence, mes mains sur mon ventre et répétant «Bouge bébé, bouge! S.t.p.! Bouge! Montre à maman que tu es vivant! J'ai besoin de te sentir bouger! N'arrête pas de bouger je t'en prie! Bouge! Bouge! Bouge!» SH*T. Aurais-je, sans le vouloir, transféré à mon fils mes peurs? Selon une étude réalisée par les chercheurs Alban Lemasson et Martine Hausberger intitulée Dans le ventre de sa mère, le fœtus associe sons et émotions, publiée dans The Conversation, «le bébé est extrêmement réceptif au comportement de sa mère, à ses goûts, à ses émotions. La communion entre les deux est, dès le cinquième mois, unique. Le bébé, dans le ventre de sa mère, développe donc déjà un lien privilégié avec elle», grâce à ce qu'ils ont découvert, soit la transmission transnatale. L'étude révèle que «les stimuli sensoriels et l'état émotionnel de la mère ont donc un impact crucial pour le fœtus puis sur le comportement et le caractère à venir de l'enfant Je me suis tournée vers mon fils et je lui ai dit: «Tu n'as plus besoin de bouger pour ME rassurer. Tu n'as pas besoin de BOUGER TOUT LE TEMPS pour rester vivant! Tu peux te reposer. Ce n'est pas ta responsabilité de me rassurer. Tu n'as pas besoin de me prouver que tu es vivant en bougeant, à partir de maintenant. Comprends-tu?» Un discours bien compliqué pour un enfant de sept ans...Il a pourtant hoché la tête de façon solennelle et il est reparti jouer...En MARCHANT! Mon fils n'a plus couru tout le temps. Il est devenu calme en général. Il n'a plus foncé dans les murs, ni grimpé, ni sauté ni foncé dans les cadres de portes sans arrêt. Son sommeil est devenu paisible. Il n'est plus jamais tombé de sa chaise en mangeant. Comme ça, en quelques minutes! Quelques semaines ou mois plus tard, une maman de notre groupe de soutien pour les apprentissages en famille m'approche. Je sens qu'elle marche un peu sur des œufs et qu'elle veut me parler de quelque chose de sensible. Elle me dit; «Tu sais Stéphanie, on s'est toutes rendu compte que ton fils a changé. Si tu as envie de parler...Personne ne va te juger parce que tu médicamentes ton fils...» Yep. Toutes les mamans du groupe étaient convaincues que mon fils prenait maintenant un médicament pour son «hyperactivité», tellement son attitude avait changé! J'ai eu beau expliquer à cette maman ce que je viens de vous raconter ci-haut, j'ai vu dans son regard qu'elle ne me croyait pas. C'est pourtant ce que j'ai vécu. Et c'est aussi le vécu de mon fils. Il y a certainement des enfants (et adultes) qui sont hyperactifs simplement parce que c'est leur personnalité et que bouger fait partie de leurs besoins naturels! Et c'est absolument parfait! Je ne crois pas aux étiquettes ni aux boîtes dans lesquelles on essaie de faire rentrer les enfants (et les adultes). La Nature nous a tous faits différents et j'honore la Nature! MAIS...Avez-vous posé la question à votre enfant hyperactif? Sa réponse pourrait peut-être vous surprendre!

bottom of page